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La maison brûle et la RSE regarde ailleurs…

Une lame de fond pour agir face au plus grand défi de l’humanité, a émergé l’été dernier, les citoyens se sont mis à marcher et plus de 2 millions d’entre eux ont signé « l’Affaire du siècle », les scientifiques ont pris, malgré leur devo

ir de réserve respecté jusqu’alors, position pour alerter sur l’urgence d’agir. Les Media se sont enfin emparés du sujet, les youtubeurs ont énergisé le net, les communautés autour du dérèglement climatique poussent comme des champignons sur les réseaux, les jeunes étudiants français ont rejoint Greta Thunberg tous les vendredi après-midi pour réveiller les « adultes », et les entreprises ? Quid des entreprises dans cette période charnière ?

Rien à l’horizon, pas de son, pas de lumière, encéphalogramme plat. Pas d’acteur RSE, ni de dirigeant (ou si peu) qui invitent clairement à marcher pour le climat, ou à signer l’Affaire du Siècle.

Aucune entreprise n’est associée à l’appel de 140 organisations pour la Marche du Siècle le 16 mars prochain, c’est comme si elles n’étaient pas concernées par l’urgence du dérèglement climatique et le carrefour historique de crises, auxquels elles sont et seront toutes confrontées.

A l’heure où les français se retrouvent pour débattre notamment de l’emploi et de la transition écologique, où le ministre de l’éducation appelle à l’organisation de débats sur le climat, vendredi 15 mars dans tous les lycées, combien d’entreprises ont à leur tour capitalisé sur ce mouvement pour créer des espaces d’échanges et d’information sur des thématiques qui les concernent en premier lieu ?

Cette absence d’engagement reflète bien d’une part la difficulté pour les responsables et acteurs RSE d’apporter une impulsion nouvelle, d’insuffler ce changement de paradigme inéluctable à la transition sociale et écologique et d’autre part, la difficulté pour les entreprises de remettre en cause leur propre modèle de développement et de croissance.

Il est bon de rappeler qu’après la création du GIEC en 1988, les grandes entreprises (les entreprises pétrolières en tête) ont créé le Global Climate Coalition (GCC) pour financer des études scientifiques alternatives afin de décrédibiliser les preuves scientifiques du réchauffement climatique, et les coûts économiques pour les entreprises d’une sortie des énergies fossiles.

Le dérèglement climatique étant vu comme leur pire ennemi, il pousse la plus grande partie des entreprises à l’occulter totalement ou à l’effleurer comme si c’était un évènement d’un autre temps alors que c’est un processus complexe, instable et déjà en mouvement.

Combien d’entre elles accompagnent leurs collaborateurs sur les enjeux du dérèglement climatique alors qu’ils sont et seront fatalement impactés professionnellement et personnellement ? Certaines proposent bien des accompagnements à la retraite… Mais comme le dit Cyril Dion (Cofondateur du mouvement Colibris, coréalisateur du film Demain et auteur du « Petit manuel de résistance contemporaine), « nous ne sommes pas sur terre pour attendre la retraite » mais pour la majorité d’entre nous, donner un sens à la vie et protéger celles que l’on a données.

La résistance au changement est telle, que les entreprises risquent de distendre un peu plus le lien avec les jeunes générations, creuser le fossé avec leurs équipes et inévitablement avec leurs clients, peut-être sont-elles en fait les moins bien préparées à l’incertitude des années à venir…

Les directions RSE ont en ce début d’année 2019, une belle opportunité de s’inscrire réellement dans le futur et d’écrire une nouvelle page en mobilisant leurs troupes et en repoussant le carcan qui les a, au fil des années un peu plus phagocytées, ne pas oublier les fondamentaux des pionniers français de la RSE, qui étaient de bousculer les lignes pour faire émerger une autre vision de l’entreprise et réintégrer le long terme dans chaque espace de décision.

Le dérèglement climatique et l’épuisement des ressources naturelles indispensables au fonctionnement de toute organisation, leur ouvrent une nouvelle fenêtre pour accompagner la transition qui ne se conjugue plus au futur mais bien au présent.

Devant l’urgence, et au risque de disparaitre définitivement des organigrammes, elles ont le devoir de mobiliser, d’être le moteur de l’innovation de la pensée, préparer pour prévenir et anticiper les risques.

Mais pour être ces agents du changement, peut-être les directeurs RSE devront-ils à court terme s’externaliser afin de retrouver des leviers de liberté d’actions et d’implication, inhibés par le poids des organisations et leur résistance à la transition ?

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